La mode éthique, qu’est ce que ça signifie réellement ?
Mode éthique, mode responsable, mode éco-responsable, slow fashion … Beaucoup de notions existent autour de ce concept, ce qui explique que l’on peut avoir du mal à s’y retrouver. Considération sociale et environnementale, durabilité, qualité, circuits courts, traçabilité, matières premières … Aujourd’hui on vous dit tout sur les dessous de la mode éthique !
Naissance et définition de la mode éthique
Le concept de mode éthique est apparu dans les années 1990, suite à une prise de conscience générale sur les problématiques sociales et environnementales, engendrés par la fabrication de vêtements.
C’est notamment avec l’effondrement de l’usine de textile Rana Plaza, au Bengladesh, que le concept de mode éthique a commencé à être médiatisé. Ce tragique accident a entraîné la mort de 1135 personnes, employées par des sous-traitants de grandes enseignes de la fast fashion. Cet événement historique a initié une réelle vague de prise de conscience sur la nécessité de repenser l’industrie du textile, en adoptant cette fois-ci des valeurs plus éthiques, équitables et en accord avec l’environnement.
La mode éthique se définit donc comme une mode avec une considération sociale et morale. Les acteurs s’engagent à produire des vêtements en respectant les conditions de travail et les droits des salariés. Ils s’engagent également à ne pas recourir au travail des enfants et à valoriser le territoire et le savoir-faire local.
Concernant l’aspect environnemental, les marques éthiques vont privilégier des méthodes de production écologiques et non polluantes pour la planète. Cette mode éco-responsable ou même durable, incite à une consommation plus raisonnée et consciente des ressources de notre planète.
La mode éthique vs la fast fashion
La mode éthique se veut être l’opposé de la fast fashion, elle se nomme d’ailleurs slow fashion en anglais.
Contrairement à la fast fashion, la mode éthique se veut durable et qualitative, tout en respectant des normes environnementales et sociales. La fast fashion elle, a pour objectif de produire de grandes quantités de vêtements de qualités moindres, permettant d’afficher des prix bas et vendre en masse. L’objectif est de pousser le consommateur à renouveler fréquemment sa garde-robe. Ce qui explique que l’industrie du textile est la deuxième industrie la plus polluante, après celle du pétrole.
Conception des vêtements dans la mode éthique
La mode éthique impose plusieurs réglementations sur le choix des matières premières, ainsi qu’au niveau des règles de production. Tout doit être éthique et équitable. C’est la combinaison de ces deux principes qui font qu’un vêtement peut obtenir l’appellation vêtements écoresponsables.
Les textiles utilisés pour un vêtement éthique
Le textile est primordial, il est la matière première du vêtement. Les marques de vêtements éthiques ont recours à différentes fibres pour réduire l’impact environnemental et humain du vêtement.
Les fibres naturelles
Le lin, la soie, le chanvre, la laine, le coton, le cachemire etc. Ces fibres sont moins polluantes du fait que, contrairement aux fibres synthétiques, elles ne nécessitent pas l’utilisation du pétrole dans leur processus de production. Ainsi, elles ne libèrent aucune microparticule de plastiques lors des lavages, ne polluant pas les océans. De plus, certaines fibres comme le lin ou le chanvre, sont naturellement très peu polluantes, ne nécessitant que peu d’eau et d’intrants.
Les fibres biologiques
Ce sont des fibres naturelles issues de l’agriculture biologique, qui n’utilisent pas de pesticides ou de produits chimiques. Leur production est donc plus écologique et meilleure pour notre santé. C’est particulièrement intéressant dans le cadre du coton, qui, produit de manière traditionnelle, est extrêmement polluant. Pour repérer un textile biologique, il vous suffit de regarder les labels officiels, comme GOTS et Oeko Text.
Les matières recyclées et upcyclées
Certaines marques de vêtements éthiques recyclent et upcyclent certains textiles pour fabriquer de nouveaux vêtements. En recyclant un textile usagé, on va défaire les fils et fibres, pour ensuite refaire de nouveaux fils, et de nouveaux tissus. L’objectif est de parvenir à une économie circulaire, ou les matières usagées seraient ressuscitées dans de nouvelles matières, évitant ainsi la production de matière inutile et la gestion de déchets encombrants. Les tissus up-cyclés eux, ne font pas l’objet d’un travail de décomposition-recomposition, mais ils restent en l’état et retrouvent une deuxième vie à travers une nouvelle utilisation. Il s’agit généralement des fins de rouleau. L’avantage, c’est qu’il n’y a pas de nouvelles matières créées. Les tissus existent déjà, leur cycle de vie est optimisé par une réutilisation en seconde main.
Le tissu végan
Exclue toute matières première animale, c’est-à-dire le cuir, la fourrure, la laine, le cachemire, la soie … Ces matières sont remplacées par des matières premières végétales transformées. Par exemple, le Pinatex, fabriqué à partir de feuilles d’ananas et imitant le cuir à la perfection.
La conception des vêtements dans la mode éthique
Valoriser le savoir-faire local
Oubliez le “made in China”, et découvrez la qualité du “made in France”. Les marques éthiques participent à l’économie de leur pays. Elle mettent notamment en avant les savoir-faire locaux et artisanaux, est également un élément important.
On parle souvent du prix des vêtements made in France, prix qui est plus élevé que celui des vêtements conçus en Chine. Il y a deux raisons à cette différence de prix, la première est qu’un vêtement conçu en chine est généralement destiné à la fast fashion, autrement dit, une durée de vie d’environ 1 an. Contrairement à un vêtement réalisé en France, qui se veut durable, avec une durée de vie d’environ 10 ans, voir plus. Il est donc évident qu’un jean ayant une durée de vie de 1 an coûte 20€, et celui ayant une durée de vie de 10 ans, plutôt 100€. Mais à bien y regarder, acheter un jean à 20€ tous les ans, et acheter un jean à 100€ tous les 3 ans (parce qu’il faut quand même renouveler sa garde-robe, nous sommes d’accord), l’écart n’est finalement pas si important. Deuxièmement, la main d’œuvre en France ne coûte bien évidemment pas le même prix que la main d’œuvre en Asie.
Les marques étiques privilégient également les circuits courts, leur permettant de réduire considérablement leur emprunte carbone, tout en assurant une parfaite traçabilité du vêtement.
Produire à flux tendu ou en petite quantité
La surconsommation est un des problèmes majeurs engendrés par l’explosion de la fast fashion. Une marque de vêtements durables préférera produire en petite quantité ou à flux tendu des pièces intemporelles. Autrement dit, la marque produit en fonction de la demande, afin d’éviter le gaspillage.
Traçabilité, transparence sur les modes de production et des prix justes, définissent une marque éthique. Adopter une mode éthique, c’est contribuer à mettre en avant l’humain, tout en protégeant l’environnement.
Si vous souhaitez découvrir des marques éthiques, nous avons rédigé un article, intitulé Dressing Responsable : 7 marques éthiques à découvrir. Vous pouvez également flâner dans notre onglet Shopping.